lundi 27 septembre 2010

[Photographes] Olivier Seydoux

Je dois le confesser, Olivier Seydoux  m'a fait redécouvrir la photographie panoramique. Autant le dire d'emblée, je ne suis pas spécialement fan de ces images panoramiques, qui, depuis l'avènement du numérique, prolifèrent un peu partout. Ce que j'en retire, c'est que la très grande majorité de ces images panoramiques résultent d'une espèce de "frustration". Le photographique est face a une scène qui lui plaît, il voudrait la montrer dans sa globalité, mais il se sent à l'étroit dans son format 24x36 ou plus petit. Donc il "panoramise". Résultat, bien souvent des images qui montrent beaucoup de choses, trop de choses, mais sans âme ou presque et où finalement la technique utilisée prime sur l'image elle-même.

Avec les panoramiques d'Olivier Seydoux, tout change. Le panorama vient prolonger un regard acéré, un véritable regard d'auteur (dans le sens de créateur). La technique du panorama n'est pas utilisée pour en montrer plus, mais pour en montrer mieux. Il réussit à faire des images somme toutes minimalistes (le comble pour un panorama non ?), épurées, magnifiquement composées et d'un équilibre rare. C'est l'image qui frappe d'emblée, sa justesse, sa lecture parfaite, son message, pas la technique employée. Bref, de l'art ! Vous l'aurez compris, je suis à présent moins réticent sur le panoramique, beaucoup moins...

Le talent d'Olivier Seydoux ne s'arrête pas à une technique, celle du panorama. C'est un excellent photographe animalier et un paysagiste hors pair. J'aime ses compositions qui sont d’une précision chirurgicale. D’aucuns diront qu’il y a là un souci du détail, une rigueur et maîtrise technique tout à fait en adéquation avec la nationalité du photographe. Oui Olivier Seydoux est suisse et même si c’est sans doute un cliché, on doit admettre que l’homme est d’une rigueur implacable à la prise de vue. Mais la technique ne tue pas l’émotion chez Olivier Seydoux, bien au contraire, elle la galvanise. Elle est au service de l'image et n'en est pas l'objectif. C'est là toute la différence.