J’ai découvert le travail de Michael Yamashita dans l’article Eaux de Chine, Jiuzhaigou, dans le n° 114 de National Geographics (mars 2009).
J’ai de suite été séduit par cette ballade onirique, tendant vers une certaine monochromie inhabituelle puisque dévolue à la couleur verte. Dans ce reportage, il réussi à mes yeux un véritable tour de force en rendant parfaitement compte de la fluidité de l’eau, de son écoulement, de son cheminement, grâce à des compositions à la fois simples et fortes, sans fioritures et sans subterfuges. De plus, le choix sans doute volontaire d’avoir travaillé par temps couvert procure une exaltation des couleurs particulièrement intéressante, sans tomber dans le piège de la sursaturation, la couleur verte-turquoise de l’eau étant véritablement étonnante.
Quelques numéros plus tard, j’ai de nouveau croisé les images de ce photographe, dans l’article Chine-Tibet, l’ancienne route du thé (mai 2010). J’ai retrouvé cette coloration des images assez particulière (NB. plus marquée et séduisante sur les pages glacées du magazine que sur le site internet du National Geographic) et non ostentatoire, signe qu’elle est un choix délibéré du photographe (sans doute autant à la prise de vue qu’au niveau du post-traitement. Ce nouveau reportage m’a en outre confirmé que l’auteur de ces images avait l’œil juste pour déclencher au bon moment. J’ai de plus beaucoup apprécié sa façon de centrer son sujet, pour mieux en exacerber la présence, au détriment des règles élémentaires de composition (qui sont aussi faites, nous sommes bien d’accords, pour être transgressées).